• Chapitre 7

    Chapitre 7 :

    Du côté des grands-parents :

     

    Hélène et François patientait dans la salle d’attente du poste de police le plus proche de chez eux. Ils n’avaient pas pu faire part de la disparition de Johanna au téléphone, par contre, ils avaient eu un rendez-vous pour 12h30, il était 12h20. Hélène était impatiente. Même si ils ne pouvaient rien pour elle. Même si elle savait que ce qui venait de se passer était au-delà de ce que l’on peut appeler le « naturel ».

    -Suivant, dit un officier en sortant du bureau. Cela tira brusquement Hélène de sa rêverie. Elle entra dans le bureau et s’assit en face de son mari devant un bureau avec une chaise où était installé un policier. Il avait une tête ronde, avec un nez assez pointu. Sa bouche était fine avec des lèvres pincées. On aurait dit que ses yeux sortaient de leur orbite. Mais son visage avait une certaine « particularité » : il avait un œil vert et un œil bleu. Le policier laissa Hélène le scanner sans ciller, tout en sachant pertinemment qu’elle regardait ses yeux. Impatienté, celui-ci fit un « Hmm… », ce qui interrompit le cours des pensées de Hélène.

    -Oui, qu’avaient vous à nous signaler ? Dit le policier

    -Une disparition, lui répondit François.

    -Le nom de la victime ?

    -Johanna Sibour.

    Le policier continua de poser des questions et François continua de répondre. Au moment où ils arrivèrent aux circonstances de la disparition, François recommença tout depuis le point 0, c’est-à-dire depuis 7 ans, au moment au la mère de Johanna, Grace, avait disparu. Il avait l’impression d’être un conteur, qui racontait une longue histoire. De temps en temps, Hélène lui rappelait quelques détails, pas forcément sans importances. Pendant ce temps, le policier écoutait attentivement et prit le soin de prendre des notes sur un petit carnet. Lorsque ce fut fini, il sortit un gros carton et commença à fouiller. Il y était entassé des papiers, sans doute les archives. Lorsqu’il arriva en 2003, il lut minutieusement toutes les feuilles, jusqu’à ce qu’il arrive à un papier où il y avait tout en haut un tampon où l’on pouvait lire « affaire non classée ». Sentant qu’il n’avait plus besoin d’eux, François dit :

    -Monsieur, pouvons-nous encore vous aider ?

    -Non, c’est bon, vous pouvez partir, nous vous enverrons nos meilleurs inspecteurs dès demain matin.

    Ils sortirent soulagés du poste de police et montèrent dans la voiture. Comme François ne prenait pas la route qui menait chez eux, Hélène demanda :

    -Pourquoi on ne retourne pas à la maison ?

    -On va chez Charles lui annoncer cette…mauvaise nouvelle.

    -Mais, il est au Pyrénées, il doit sans doute être dans l’avion, à cette heure-ci.

    -On tente notre chance.

    Ils ne dirent pas un mot durant tout le trajet. Arrivé à la maison de M. Sibour, ils découvrirent à leur grand étonnement que les rideaux étaient grands ouverts, et toutes les lumières étaient allumées. Ils sonnèrent, et ce fut John qui leur ouvrit. Son visage était tout rouge, signe qu’il avait beaucoup pleuré. Mais, lorsqu’il vit ses grands-parents, il les accueillit avec un grand sourire et sauta au cou de François :

    -Grand-père, grand-mère !!!

    Il regarda autour d’eux et leur demanda :

    -Où est Johanna ?

    Le visage d’Hélène s’assombrit et lui répondit par une autre question :

    -Où sont tes parents ?

    John leur répondit, suspicieux :

    -Ils sont en haut.

    Ils montèrent les escaliers tous les trois, en file indienne. François ouvrait la marche, suivi de Hélène, et derrière elle se trouvait John, curieux de savoir ce que ses grands-parents étaient si pressés de dire. « Cela doit sûrement être très important, ils ont l’ait tellement crispé » pensa-t-il.

    Arrivés, ils rentrèrent dans la chambre à coucher de Susan et Charles. Ils étaient assis chacun d’un côté de leur immense lit. Ils furent étonnés de voir François et Hélène, autant que ceux-ci lorsqu’ils avaient vu John. Hélène demanda alors :

    -Pourquoi vous n’êtes pas allés au Pyrénées ?

    Avant même que Susan ait pu ouvrir la bouche, Charles répondit, avec un petit rire nerveux, qui démontrait sa colère :

    -Pourquoi ? Pourquoi ? Je vais te le dire moi, pourquoi : parce que figure toi que c’est censé être un week-end en FAMILLE, et dans la famille nous sommes quatre : Susan, John, Johanna et moi. On ne peut pas y aller seulement à trois ! En plus, une sorte de complot s’est déroulé dans mon dos ; Johanna est allée chez vous, pour aller chez un garçon qui a eu le culot de l’inviter à une boum. Et parlons-en de ce garçon…

    Pendant que Charles continua ce long discours, Susan dit à John de descendre regarder la télévision. Ils supportèrent tout ça sans broncher, en attendant patiemment qu’il eut terminé. Lorsqu’il eut enfin fini, ce fut au tour de François de prendre la parole :

    -Charles, nous avons à te parler.

    Alors, il reprit son rôle de conteur,  comme il l’avait fait une heure plus tôt avec l’officier de police. Sauf que là, il ne commença pas son récit 7 ans plus tôt. Au fur et à mesure qu’il avançait dans son « histoire », le père de Johanna blêmit. Quand François eut terminé, Charles commença à pleurer. Des larmes de tristesse, mais aussi et surtout des larmes de colère. Il dit alors tout doucement pour que sa colère n’éclate pas :

    -Comment…Comment avez-vous pu…ressortir cette foutue balançoire, qui a causé la disparition de Grace ?

    Hélène, qui n’avait pas dit un mot depuis le début, prit alors la parole :

    -Johanna a 12 ans, dans six mois elle en aura 13. François et moi pensions qu’elle comprendrait ce que représentait ce danger. En plus, elle avait l’air si triste lorsqu’on l’a privé de cette balançoire.

    -Vous auriez pu lui révéler le secret !

    A ce moment-là, Susan intervint :

    -Quel secret ?

    -Tu ne lui as pas encore dit, j’imagine, dit François.

    -Non, et à quoi cela servirait, cela fait 7 ans, maintenant.

    Hélène secoua la tête, et dit :

    -Cela fait quelques heures, maintenant.

    Susan dit tout doucement, mais l’on pouvait remarquer un soupçon de colère dans sa voix :

    -Je veux savoir ce secret.

    -A quoi cela va servir de le cacher plus longtemps ? dit François.

    Ils lui racontèrent tout dans les moindres détails. Ce fut Charles qui racontait, mais sa mémoire était courte, c’est pour cela que Hélène et François l’aidait à se souvenir de certains évènement. Lorsqu’ils eurent terminé Susan éclata de colère :

    -Vous auriez du la brûler, la vendre, n’importe quoi qui pouvait vous aider à vous débarrasser de cette balançoire ! Pourquoi l’avez-vous garder ? Non, ce n’est pas la question, pourquoi l’avez-vous donné à Johanna ?

    -Je l’ai déjà expliqué et je ne compte pas recommencer, dit Hélène, même si j’avoue qu’on n’aurait pas dû.

     -Bon, avez-vous au moins prévenu la police ?

    -Oui, mais ils ne pourront rien pour nous.


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